Le grand retour de Boris Spielman

de Serge Kribus
Création 2010 dans le cadre du projet « Théâtre à domicile »

Mise en scène Yann Denécé
Avec Sylvain Delabrosse, Paco Portero
Production l’Archipel, scène de territoire pour le théâtre
Crédit photos Jean Henry
Reportage vidéo Tébéo
Conception affiche Studio Verveine

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Théâtre à domicile : « Le Grand retour de Boris Spielman »
Reportage ©Tébéo
Le grand retour de Boris Spielman - Théâtre du Miroir - Affiche

Le grand retour de Boris Spielman

Lui, s’appelle Boris : le père. C’est un vieux comédien sur le retour, veuf. Il débarque à l’improviste chez son fils. On vient de lui proposer de jouer « Le roi Lear » de Shakespeare. L’autre, s’appelle Henri : le fils. Il vient de perdre son travail et sa femme l’a quitté. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis plus d’un an. Ils n’ont jamais su vraiment se parler. Ils s’appellent tous les deux Spielman. Ils sont juifs. Tout les sépare. Difficile d’être un père. Pas si simple d’être un fils. Petit à petit, le temps d’une nuit, ils vont tenter de se retrouver et de s’avouer leur tendresse.

Cette pièce de Serge Kribus s’est révélée autant bouleversante à sa lecture que lorsque nous l’avons répété puis ensuite jouée chez l’habitant. Je me souviens qu’après chaque représentation, des spectateurs – des hommes pour l’essentiel – venaient non pas parler aux comédiens mais se confier, se raconter, déposer leur propre histoire dans cet espace d’écoute et de confiance que le spectacle leur avait ouvert. La relation à leur propre père. Les comédiens en étaient même parfois fatigués d’être le réceptacle de toutes leurs souffrances.

L’écriture de Serge Kribus touche à l’universalité de la relation père-fils. Avec cette pièce, il interroge à la fois ces liens qui nous unissent et nous séparent de nos parents, et la question de l’identité culturelle dans laquelle nous sommes nés et qu’on doit souvent subir avant de choisir. Ici, la judéité. Pièce magnifique de finesse et d’humanité. Nous avions invité Serge à venir en Bretagne assister à l’une des représentations. Je sais qu’il avait été réservé quant à l’idée de jouer sa pièce chez l’habitant et au final, qu’il avait été lui aussi touché par cette expérience.