Le grand retour de Boris Spielman

de Serge Kribus​

Mise en scène Yann Denécé
Avec Sylvain Delabrosse et Yves Gourvil
Assistante Luciana Velocci Silva
Crédit photo Mary Le Bel
Coréalisation L’archipel de Fouesnant et Les courtils de Gaby

Le grand retour de Boris Spielman

C’est l’histoire d’un père et de son fils. Lui s’appelle Boris : le père. C’est un vieux comédien sur le retour, veuf depuis un an. Il débarque chez son fils à l’improviste. On vient de lui proposer de jouer « Le roi Lear » de Shakespeare. L’autre s’appelle Henri : le fils. Il vient de perdre son travail et sa femme l’a quitté.

Les deux hommes ne se sont pas vus depuis plus d’un an. Ils n’ont jamais su vraiment se parler. Ils s’appellent tous les deux Spielman. Difficile d’être un père avec le poids de l’Histoire. Pas si simple d’être un fils et de vouloir vivre affranchi de l’histoire de ce père. Ils s’aiment mais n’ont jamais su se le dire et s’engueulent tout le temps.

Qu’est-ce qu’un homme ? Un juif ? Un père ? Un fils ? Peut-on transmettre la mémoire sans transmettre la souffrance ? Il s’agit ici d’une crise profonde, d’une crise qui vient de loin, de l’identité même de Boris et de Henri dans la difficile relation père/fils. Quelle est la filiation spirituelle à son propre père ? De quelle histoire suis-je l’héritier ? Dois-je porter l’histoire de mes parents ? Comment devenir quelqu’un d’autre ?

Chez les Spielman, une question est bien évidemment posée, celle de la judéité. En quoi cette marque de naissance indélébile peut-elle devenir un fardeau, une « tare » comme le lance Henri à son père. Serge Kribus a cette intelligence de l’aborder d’une manière universelle et surtout non confessionnelle qui fait que chacun d’entre nous s’y reconnaît.

En cela la pièce est passionnante et touche à l’universalité de nos questionnements identitaires et de nos enfermements.